Prades est une commune de l’Ardèche (07), en région Rhône-Alpes. Les habitants sont les Pradois et les Pradoises. Elle fait partie du canton de Thueyts, arrondissement de Largentière et de la communauté de 17 communes « Ardèche des sources et volcans ». Son maire depuis octobre 2022 est Alain VALETTE.
Prades dont le nom vient sans doute de « prairies » s’étend dans la vallée du Salyndre, petite rivière qui prend sa source au col de Jaujac, près du cratère, et qui se jette dans l’Ardèche après une course de 7 ou 8km, d’ouest en est. Une route, la D19 suit le Salyndre et traverse la commune selon le même axe. La commune est limitrophe à l’Ouest avec Jaujac et St Cirgues de Prades, au nord avec Fabras, au sud avec Lentillères et Ailhon et à l’est avec Mercuer et Lalevade. L’altitude est de 350 m en moyenne. La superficie de la commune est de 979 hectares.
La commune de Prades comprend sur son territoire de nombreux lieux-dits ou hameaux, parmi lesquels :
Baza, Béraud la Blache, le Blacher, Brousse, les Brousseyres Brugeon, les Combeaux, Couli, Champgontier, Chassargues, Clozades les Coufours, Courte-Serre, le Courtiol, Fabrias, le Fau, les Fiagoux, le Fulachier, le Gacher, l’Hoste du Fau, Fabrias, Montréal, le Coulet, Montséveny, le Margoullier le Nogier, Peyreplane, les Plots, le Pont-de-Prades, Rivier, Salibage, Salyndre , Sausse,,Taverne, le Vernet, les Mazes, le Bois de Prades, le Bois Lapeyre, et la Roche.
Prades ne fut jamais un très gros village. La plus ancienne évaluation de la population est celle de 1464. Il s’agit d’ « estimes » établies pour leurs impositions, cette évaluation indique pour Prades 44 feux. La population croit régulièrement semble-t-il et l’on trouve 84 feux en 1780. Le sommet démographique se situe en 1901 avec une population de 1276 habitants. Ensuite, la baisse est régulière. En 1911 on recense 1179 h habitants et 106 de moins 10 ans plus tard en 1921. Le point le plus bas est atteint en 1962 où l’on dénombre 658 habitants. On assiste ensuite à une remontée ces dernières décennies, en 1975 on est à 770 habitants, en 2008 : 1130 et en 2011 : 1176 habitants.
Voilà comment le vicomte de Montravel décrivit la paroisse à la fin du 19ème siècle : « Les cultures sont variées : blé, seigle, prairies, vigne, châtaignes, mûriers, fruits. L’industrie ne consiste que dans l’exploitation de mines de houilles ayant plusieurs puits dans la vallée. »
Prades était partagé entre deux pôles forts : l’agriculture et la mine. Et ce d’autant plus que les petites propriétés de moins de 5 hectares étaient largement majoritaires obligeant les Pradois à se chercher une autre source de revenus. En 1911, Bozon note : « Tous les ménages, même les cultivateurs ont un représentant dans la mine et dans les usines de soie. »
La deuxième industrie locale était en effet les usines de moulinage de la soie : l’usine Raphanel est citée sur la commune de Prades en 1911, située dans le quartier du Salyndre. On peut ajouter aux activités agricoles mentionnées par Mr de Montravel : la sériciculture, ou élevage des vers à soie. La sériciculture était prospère au 19ème siècle jusqu’à l’épidémie de pébrine, mais à Prades elle s’est maintenue mieux qu’ailleurs jusqu’à la fin des années 1930.
Les mines de charbon de Prades ont été exploitées dès 1774, la concession ayant été accordée au comte d’Antraïgues. Avant cette date l’exploitation était « sauvage » .A partir de 1875, après diverses péripéties la concession Prades-Niegles occupait 120 ouvriers et produisait 14000 tonnes. Cette expansion fut toutefois suivie d’un déclin puis en 1882, la ligne de chemin de fer Niègles-Prades (la commune de Lalevade a remplacé celle de Niègles en 1903) est ouverte, reliant le site au Teil via Aubenas et Voguë. Et on dénombre alors 250 ouvriers dont 150 mineurs de fond, pour une production de 35000 tonnes. L’exploitation est arrêtée en 1930, reprise quelques mois par des particuliers, à nouveau fermée, mais durant la 2ème guerre mondiale une petite production de 300 tonnes par mois occupe une trentaine d’ouvriers, avant de fermer définitivement dans les années soixante.
Dernière industrie, les eaux minérales du Vernet, dont le nom signifie en occitan « lieu planté d’aulnes » et évoque un lieu humide et verdoyant. Gérard Blacher dans son livre « Thueyts en Helvie » écrit : « l’origine du mot serait celte : vernos, l’aulne a donné Verne, Vernet, Vernède ».
C’est aux environs de 1870 que Mr Tarandon, propriétaire des terrains, entreprit de faire des fouilles et mit à jour la source des eaux du Vernet. La production fut de 20000 bouteilles la première année et en 1880, la source a fourni 100000 bouteilles. Jusqu’en 1993, la source du Vernet fut exploitée de façon artisanale. Un groupe parisien l’a rachetée et aujourd’hui l’eau est distribuée au niveau national.
Au 16ème siècle le hameau de Montséveny comptait 2 bâtiments distincts : une maison forte dépendant du château de Ventadour et un mas dépendant du prieuré de Prades. Le propriétaire était Gilbert de Vincenti, un ancien calviniste ayant assuré la défense des châteaux de Jaujac et de Meyras sur ordre du Duc de Ventadour. Son fils, Anne de Vincenti, a fait de la maison forte un château. La maison fut la proie de bandes insurgées pendant la Révolution le 27 Mars 1792, mais n’eut pas trop à en souffrir grâce à l’intervention du maire de Prades. Le château est actuellement une propriété privée.
C’est le 15 Mai 1866 que le Conseil de Fabrique de Prades prend la décision de construire une nouvelle église paroissiale, la première étant menacée de ruine, insalubre, et trop petite. Le nouveau projet est déposé par l’abbé Ranc, curé de Prades, au conseil municipal qui accepte. L’idée était de trouver un endroit moins venté et moins humide mais la municipalité s’y opposant, la nouvelle église est construite à l’emplacement de l’ancienne. La construction est commencée le 1er Avril 1867 et terminée le 1er Mai 1868. Elle a été entièrement financée par des quêtes et des dons.
Le premier chemin de croix datant du 17ème siècle se trouvait au lieu-dit « Le Bois de Prades ». Le premier pèlerinage a eu lieu en 1666. Une nouvelle chapelle fut édifiée à Prades à l’emplacement de l’actuel calvaire et le chemin de croix y fut déplacé. Il y connut un vrai succès, la comtesse d’Antraïgues y ayant placé en 1775 une relique du bois de la vraie croix. Cette chapelle servit d’église paroissiale pendant la Révolution. Les frères basiliens deviennent propriétaires du calvaire en 1858. Leur œuvre fut perpétrée sous la tutelle de Monseigneur l’évêque de Viviers. Une première mobilisation a permis une première rénovation dans les années 80. Une nouvelle association a vu le jour pour sauvegarder le site.
Un extrait des registres paroissiaux de Prades datant de l’année 1789 nous renseigne sur les conditions de vie des Pradois en ce terrible hiver 1789 (retranscrit tel quel) : « En l’an mille quatre vingt neuf, depuis la Noël et jusqu’au premier de l’an 1789, le froid a été excessif, le pain fut gelé dans les maisons, les moulins ont été interceptés on a eu de la paine à avoir du pain. »
Voici un état des lieux de la commune de Prades en 1878 retrouvé dans les archives de la mairie.
1810 Jean Jacques Vacher 1814 Jean Noël Bonnaud 1818 Jean Jacques Vacher 1822 François Félix Labro Brousse 1826 Jean Noé Bonnaud Martinesche 1831 Jean François Tarandon 1832 François Guillem 1836 Martin Tarandon 1849 Ferdinand Bonnaud Martinesche 1856 François Guillem 1865 Ferdinand Bonnaud Martinesche 1869 Claude Louis Ladet 1874 Louis Cubernol 1878 Pierre Deshandol 1888 Simon Etienne Fulachier 1901 Firmin Martinent 1913 Henri Boissin 1930 Philippe Giraud 1935 Germain Niez 1941 Délégation Spéciale à Marius Monteil 1943 Délégation Spéciale à Joseph Cable 1944 Délégation Spéciale à Germain Niez 1945 Jean Roche 1959 Georges Bourret 1977 Gabriel Dupland 1978 Jean Masse 1983 Roland Valette 2008 Jérôme Dalverny 2022 Alain Valette
Sources : « Au pays des 4 vallées » de André Rouy et Jean-François Lacour « Promenade autour de la montagne Sainte Marguerite » de Lucien Avenas « Regard sur le passé des mines de Prades » de Jean-Pierre Joffre
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